SECURISER L’EMPLOI, PAS LE PATRONAT!
Pas de transcription dans la loi de l’accord du 11 janvier !
Le conseil des ministres du 6 mars examinera le projet de loi qui
transcrit fidèlement l’accord dit de « sécurisation de l’emploi »,
initié largement par le MEDEF. Ce texte, minoritaire signé par des
organisations représentant seulement 38% des salariés est une régression
sociale inédite : temps partiel ajustable, expérimentation du CDI
intermittent, mobilité forcée et modulation du salaire et du temps de
travail quand il y a des difficultés dans l’entreprise.
C’est le retour
des accords « compétitivité emploi » de Sarkozy !
Les parlementaires
s’apprêtent donc à légiférer à partir d’un projet de loi qui satisfait
le patronat et pour cause : il facilite les possibilités pour les grands
groupes de rendre l’emploi toujours plus flexible et précaire. Le
chantage de la direction de Renault sur les salariés avec l’accord de
compétitivité anticipe ce que serait cet accord.
Pour les parlementaires du Front de gauche, cet accord minoritaire du
11 janvier ne peut pas être imposé à la représentation nationale.
Le parlement n’est pas une chambre d’enregistrement!
Cet accord n’est pas acceptable car totalement déséquilibré en faveur du
patronat qui trouverait là le moyen de casser le code du travail et les
acquis sociaux. D’autant que les députés, élus par le peuple sont là
pour écrire la loi pour l’ensemble des salariés et pour l’intérêt
général. La volonté du gouvernement de transcrire cet accord minoritaire
en loi en interdisant à la représentation nationale de l’amender
constituerait un véritable recul démocratique et une inversion des
normes. Pour nous la loi doit rester supérieure au contrat.
La gauche a vocation à défendre les intérêts des salariés pas à casser le code du travail.
C’est pourquoi nous appelons tous les parlementaires de gauche à refuser
cet accord. Les députés de gauche, majoritaires au parlement, n’ont pas
été élus pour adopter « la feuille de route » du MEDEF et de la Droite.
Ils ne doivent pas retranscrire cet accord « minoritaire » en loi. Les
grands groupes financiers, les actionnaires font le choix du profit en
sacrifiant des centaines de milliers d’emplois industriels. C’est le
capital qui est un coût pour l’économie, pas le travail.
Il est urgent, au contraire, de légiférer pour assurer une véritable
sécurité d’emploi et de formation; donner aux comités d’entreprise un
droit de veto pour s’opposer aux plans de licenciements et faire
examiner et financer des plans alternatifs. Ces mesures seraient
complétées par des lois contre les licenciements boursiers et permettant
un droit de reprise aux salarié-es. Il est nécessaire d’élargir au
maximum d’entreprises la présence et les droits de représentant-e-s des
salariés-es dans les conseils d’administration qui puissent débattre des
choix stratégiques de l’entreprise et prendre les mesures
indispensables pour l’égalité femmes-hommes notamment en matière de
salaires.
Ce sont les propositions que les parlementaires du Front de Gauche
porteront à l’Assemblée et au Sénat pour faire prévaloir auprès des
autres députés de gauche et écologistes une autre logique que ce projet
qui précarise toujours plus l’ensemble du monde du travail.
La 5 mars, à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires, les
salariés se mobilisent pour refuser cette régression sociale.
Le Front
de gauche appelle à soutenir massivement cette initiative et à
participer massivement aux manifestations qui auront lieu.